NIJÔ JÔ, le château des shoguns
Nijô jô, le château de Kyoto est un des endroits les plus visités de la ville... et donc du Japon.
Sa construction fut ordonnée en 1603 par Tokugawa Ieyasu, le premier Shogun de la dynastie qui domina le Japon pendant deux siècles de demie. Si le but initial était de servir de lieu de garnison pour l'armée, il a surtout servi de palais pour affirmer la puissance des shoguns après son achèvement en 1626.
C'est un château de plaine constitué de deux enceintes fortifiées protégées par de profondes douves.
Si la partie extérieure, "Ninomaru", a traversé les siècles sans trop de dommages, le coeur du site, "Honmaru" a vu son édifice principal de 5 étages brûler en 1750, frappé par la foudre. Toute cette partie, à nouveau ravagée par un grand incendie en 1788 restera ensuite vide jusqu'en 1895, devenant une résidence princière.
En 1867, Ninomaru fut le théâtre de la signature de la remise des pouvoirs du dernier Shogun à l'Empereur Meiji.
Une page d'histoire du Japon se tournait.
Ensuite, le palais devint résidence Impériale avant d'être cédée à la ville de Kyoto en 1939 et d'être ensuite définitivement ouvert au public.
L'entrée se fait par la porte de l'Est... Higashi Ote Mon (en réfection en 2016).
La porte Kara Mon est tout simplement somptueuse!
Une fois cette porte franchie, on se trouve sur une vaste esplanade qui nous sépare de l'entrée principale du Palais Ninomaru...
Une fois cette porte passée (Entre 9h00 et 16h00 et pour 600 yens), il est absolument interdit de photographier et de filmer à l'intérieur du bâtiment.
Bien entendu, j'ai respecté ces interdictions à la lettre... mais on trouve de tout sur la toile.
Exceptionnellement, je vais donc illustrer mes propos de photos qui ne sont pas de moi.
L'intérieur est somptueux avec des peintures et des fresques magnifiques ornant des salles aux dimensions extraordinaires.
Des antichambres d'accueil aux salles de réunion du Conseil, on parcoure une succession de lieux décorés avec luxe et raffinement.
La salle de réunion du Shogun est constituée de manière à ce que les représentants les plus importants soient placés le plus haut. Seul le Shogun occupe l'estrade la plus haute. Pour contribuer à grandir son image, le plafond situé au dessus de sa tête est également sur élevé.
A noter que certains parquets émettent un son particulier ressemblant au chant du rossignol lorsque l'on se déplace dessus. Cette astuce servait d'alarme en cas d'intrusion ennemie dans le château.
Les jardins du château méritent une heure de visite.
A l'entrée du jardin Ninomaru, on peut voir deux grosses cloches de temple appelées "tsurigane".
Une était positionnée dans le palais du "shoshidai" à l'Est de la ville (Palais du gouverneur autrefois situé à Gion, aujourd'hui disparu). En cas d'attaque venant de Edo, le son produit par cette cloche était répercuté par celui de la deuxième située dans le château, permettant à la garnison de se préparer à l'attaque.
On ne s'attend pas à trouver de telles étendues de pelouses en longeant les bâtiments en direction de l'étang...
La composition d'îles, de ponts et de pierres dressées font de cet étang un paysage superbe aux multiples facettes.
Un dernier regard en arrière pour embrasser toute la perspective du jardin et s'attarder sur quelques détails de la construction.
Si il y a trois portes pour accéder à Ninomaru, l'enceinte extérieure, il n'y a que deux qui ponts qui permettent de franchir les douves intérieures pour entrer dans l'enceinte intérieure: "Honmaru"...
Les bâtiments situés dans ce périmètre ne se visitent pas.
Mais le jardin est joli et des lanternes de pierre tentent de se dissimuler dans la végétation.
Le donjon était bâti dans un angle des murailles, surplombant les douves. Il n'en subsiste que les fondations accessibles par un escalier.
De là haut, on a une belle vue sur l'ensemble du château:
On voit le deuxième pont par lequel nous allons sortir de Honmaru, après être passés devant d'autres bâtiments également fermés aux visites, peut-être d'anciens appartements princiers.
Après le pont, en période de floraison des pruniers ou des cerisiers, il y a de très beaux arbres à découvrir en prenant l'allée à gauche... mais comme c'était l'été, on va se diriger vers la droite en direction du jardin "Seiryu-en" situé après une porte encastrée entre des murailles afin d'empêcher l'introduction de machines de démolition en cas d'invasion ennemie.
Après cette porte, on a la surprise de trouver un petit jardin de pierres...
Un entend une cascade se déverser entre les arbres... difficile d'imaginer que l'on est au centre d'une ville de plus d'un million d'habitants!
Cette cascade alimente l'étang près duquel on trouve deux pavillons de thé: "waraku-en" et "koun-tei". Ils bordent cet espace agencé comme un océan avec ses plages, ses îles et ses côtes rocheuses qui seraient composées d'un millier de pierres provenant de tout le Japon...
Cette partie de Nijô-jô est la plus récente. Elle date du XXeme siècle et fut achevée en 1965.
On traverse ensuite un jardin planté de plantes tropicales, de cerisiers et parsemé d'énormes rochers.
Ainsi s'achève le tour du jardin du château de Nijô-jô.
Une dernière photo du Palais...
Quand on voit la beauté épurée de la tour d'angle du rempart extérieur, on s'imagine quelle était la taille du donjon de 5 étages...
A bientôt!
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