MATSUYAMA
Matsuyama est un port situé au nord-ouest l'île de Shikoku dont elle est la ville principale, peuplée de plus de 500 000 habitants.
A mon sens, c'est un endroit dans lequel il fait bon vivre, avec des habitants très conviviaux se rencontrant dans des restaurants accueillants, le tout dans un environnement de qualité. On est bien loin de la cohue des mégapoles surpeuplées dans cette ville à taille humaine.
Cette ville est une partie de ma vie car c'est là que mes beaux parents avaient décidé de vivre leur retraite bien méritée. Pays de mon beau-père... où tout le monde (ou presque) porte son patronyme.
Ils habitaient une petite maison en bois, toute simple dans laquelle j'ai passé plusieurs fois des semaines de vacances inoubliables.
Mais malheureusement, la vie réserve parfois des épreuves auxquelles on n'est jamais préparés et la disparition de mon beau-père a entraîné le déménagement de ma belle-mère vers Kyoto et la fin de nos séjours à Matsuyama...
Il restait au fond de mon coeur une sorte de nostalgie, comme un deuil inachevé de cette période, car je n'avais pas pu faire le déplacement lors du décès de Otôsan. De son vivant, je lui avais fait beaucoup de promesses plus ou moins sérieuses... bien sur de veiller sur sa fille et sa petite fille, de continuer à profiter des plaisirs que la vie nous offre, de monter au Fujisan et boire un chôchu à son sommet... et tant d'autres auxquelles je repense encore aujourd'hui.
Je les ai presque toutes honorées, y compris gravir le plus haut sommet du Japon avec un flasque de chôchu...
Donc il fallait que je revienne dans cette ville dans laquelle j'avais également eu une expérience extraordinaire: mon premier bain public!
Bien sur, cela peut paraître anodin aux yeux de la plupart d'entre vous qui lisez ces lignes, mais à cette époque, j'avais voyagé au Japon surtout professionnellement et je n'avais jamais eu ni l'occasion ni l'envie d'aller faire trempette tout nu avec des personnes du même sexe...
Après la naissance de notre fille, nous étions impatients de la présenter à ses grands parents à l'occasion d'une de nos premières vacances au Japon. Lorsque Tsubasa eut deux ans, nous décidâmes d'entreprendre ce voyage...
C'est à cette occasion que mon beau-père m'entraîna au Dogo onsen, établissement de bains mythique pour une visite agrémentée du rituel du bain japonais. Je dois dire que cette révélation m'a fait découvrir un des aspects les plus traditionnels du Japon et donné l'envie inexorable de renouveler l'expérience à chacun de mes séjours.
L'histoire de Dogo onsen remonte à la nuit des temps. Son existence est déjà mentionnée dans le "Man yôshû" plus ancien recueil de poésies du Japon à être parvenu jusqu'à nous. Sa compilation date de 719, pendant la période de Nara.
Plusieurs légendes sont rattachées à ce lieu, en particulier l'histoire d'une grue aigrette dont la patte cassée se serait guérie miraculeusement en venant chaque jour se baigner dans les marais à l'eau sulfureuse. c'est la raison de la présence d'un oiseau prenant son envol au sommet de l'édifice actuel.
Il est également connu pour avoir été le lieu de résidence de l'écrivain Natsume Sôseki, auteur de l'oeuvre plus ou moins biographique "Botchan" (jeune maître".
Comme "Botchan, nous avions choisi une prestation comprenant une chambre et des accès (limités dans le temps) à des bains situés en étage réservés aux "locataires" des chambres, c'est à dire peu de monde. Un contraste avec la partie bondée du "bain public" du rez de chaussée.
L'établissement actuel fut construit par la ville en 1894, au coeur d'un quartier aujourd'hui préservé.
Il a servi d'inspiration au réalisateur Miyazaki pour les décors de son film d'animation connu en France sous le titre "Le voyage de Chihiro" produit par les studios Ghibli.
Il est vrai que les photos de nuit ne laissent aucun doute à ceux qui ont vu le film.
Sous certaines conditions, on peut bénéficier d'une visite guidée du "Yushinden", le Bain Impérial. C'est une chambre avec un accès et une salle de bains privés. A noter qu'aucun empereur ne l'a jamais utilisé car si c'était le cas, il ne serait plus visitable.
Pour en voir d'avantage sur ce lieu, voici le diaporama complet.
La ville a su garder des traces du passé, en conservant un tram aussi sympathique qu'inconfortable avec une petite gare désuète au charme fou.
On peut y trouver également une zone commerciale aussi moderne que celle des mégapoles de Honshu.
Historiquement, cette ville a toujours eu une importance stratégique dans la défense de Shikoku. Elle s'est donc fortifiée très tôt. De ces défenses subsiste un des plus beaux châteaux de l'archipel.
Fièrement édifié en 1603 sur le promontoire "katsuyama", Matsuyama-jô semble encore veiller sur la région.
Depuis sa reconstruction suite à destruction par la foudre le jour de l'an 1784, il a traversé les siècles sans trop subir de dommages liés à la guerre ou à des incendies. Il a même échappé à la restauration de Meiji, époque qui a vu le démantèlement de beaucoup de fortifications. Les dommages causés par les bombardement US lors de WWII ont été progressivement réparés par la ville et se sont achevés en 1966.
C'est donc un authentique château féodal que nous pouvons visiter de nos jours.
Pour y accéder: trois possibilités!
La route, sinueuse et pentue
Le téléphérique, rapide et collectif
La télésiège, individuel et lent.
Et c'est ce dernier mode de locomotion que nous avons emprunté, cela nous a laissé le temps d'admirer les premiers cerisiers en fleurs et le château qui se découpait sur un ciel limpide.
On longe ensuite les impressionnantes murailles avant de franchir les portes menant à l'esplanade du château.
Manque de chance, cette année, le printemps est arrivé un peu tard et malgré un temps magnifique, les fleurs de cerisiers étaient au début d'ouverture. Je vous laisse imaginer le spectacle que l'on aurait eus quelques jours plus tard...
Image provenant du site (http://www.seejapan.co.uk/jnto_trade/news_detail/12-07-24/win-a-trip-to-matsuyama-with-haiku)
Mais on s'est contentés de quelques fleurs.
Je vous laisse poursuivre la découverte du château dans cette galerie... les images se suffisent à elles mêmes.
J'ai également passé un peu de temps dans le quartier de Dogo, entre l'horloge mécanique et la ruelle shotengai bordées de boutiques et de restaurants.
Juste derrière l'horloge, on remarque une fontaine autour de laquelle des enfants sont assis...
En fait, ils prennent un bain de pieds dans une eau thermale sortant naturellement à 40° de la fontaine...
Et cette "activité" n'est pas exclusivement réservé aux enfants!!!
Cette "grosse tête" est un DARUMA, divinité bouddhique qui symbolise celui qui se relève toujours lorsqu'on le renverse...
A noter que ses yeux ne sont pas dessinés. C'est chaque acquéreur qui lui donnera sa vision en leur donnant la possibilité de voir le monde qui l'entoure...
Ces franges verticales tendues à l'entrée de ce magasin sont des pâtes de soba de toutes les couleurs....
Il est utile de préciser que Matsuyama est réputée pour la qualité de ses oranges. On peut en déguster une multitude d'espèces, toutes meilleures les unes que les autres: sucrées, acidulées... il y en a pour tous les goûts.
Et comme tout se termine toujours par un repas... un bon si possible, je vous recommande un restaurant situé non loin de Dogo onsen, à droite en sortant de la shotengai...
On y a choisi une myriade de petits plats succulents que l'on a arrangés sur notre table un peu à la manière Kaiseki... le tout arrosé d'une bière locale tout à fait correcte.
Bien sur qu'il n'y a pas que cela à faire à Matsuyama. Si vous voulez d'autres conseils, n'hésitez pas à me le demander. Mais pour deux jours, cela peut constituer une bonne base de visites.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 752 autres membres