Lac AKAN, les derniers Ainous
En survolant Hokkaido en direction de Abashiri et le parc Shiretoko, l'avion passe au dessus de Akan Mashū Kokuritsu Kōen, le parc aux trois lacs, un des derniers sanctuaires du peuple Ainou qui seraient les descendants des premiers occupants du Japon actuel.
Ce peuple aux origines méconnues, mélange génétique de russe, d'européen et de mongol pourrait même être le premier à avoir occupé l'ensemble du Japon au début de la première période historique appelée "Jomon", en profitant des ponts de glace reliant le Japon et la Russie lors de la période glacière, "Wum" il y a 12 000 à 20 000 ans.
Petit à petit, d'autres flux migratoires en provenance d'Asie ont pris possession du sud et de l'ouest du Japon durant la période Yayoi, repoussant peu à peu les Ainous vers le nord du Tohoku et l'île de Hokkaido ou ils furent longtemps les seuls habitants. Ils vivaient de chasse, de pêche, de cueillettes et d'un peu d'agriculture et tissaient quelques relations commerciales avec les japonais, mais en étant de plus en plus exploités.
En 1662, le clan japonais Matsumae écrasa une rébellion Ainou lors de la bataille de Shakushain et s'empara du sud de l'île de Hokkaido. L'Est de l'île fut à son tour soumis à l'autorité du Shogun en 1799 et en 1807, l'ensemble de l'île passa entre les mains des japonais, le tout sans résistance car pour les Ainou, la terre n'appartient à personne...
Il s'ensuivit une triste période d'assimilation forcée afin de faire disparaître la culture Ainou, leurs coutumes, leur langue et leur mode de vie. Au cours des guerres russo-japonaises, les Ainous de l'île Sakhaline furent envoyés à Hokkaido et à la fin de la dernière guerre mondiale, ceux des îles Kouriles furent également rapatriés suite à l'invasion de l'armée russe.
Ce n'est qu'en 2019 que le Japon envisagera peut-être enfin de reconnaître l'existence du peuple Ainou comme identité ethnique. De nos jours, il n'y a plus que 24 000 personnes qui revendiquent leur appartenance à la communauté Ainou, la grande majorité d'entre eux s'étant intégrés et taisant leurs origines pour éviter les discriminations dont ils sont toujours victimes de la part des japonais.
Ainu Kotan est un petit village situé à côté de la station balnéaire Akankohan, sur la rive du lac Akanko. C'est essentiellement une rue bordée de boutiques de souvenirs spécialisées dans l'artisanat Ainou.
Au bout de la rue se trouve un petit musée présentant des objets artisanaux, des vêtements et des ustensiles de la vie quotidienne traditionnels des Ainou.
Des représentations traditionnelles des Ainous ont lieu dans une salle voisine.
Nous étions descendus dans l'hôtel Tsuruga resort donnant directement sur le lac.
Cet établissement moderne est doté d'un onsen et les repas, pris en buffet dans une grande salle donnant sur le lac n'ont aucun intérêt particulier sinon qu'ils sont distribués à volonté.
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