KURASHIKI... Venise Japonaise?
En feuilletant certains guides touristiques, j'avais pu lire que Kurashiki, petite ville de la préfecture de Okayama située entre Osaka et Hiroshima, pouvait être comparée à Venise... A vérifier, me suis-je dit, les tour opertors n'étant pas à une énormité près pour attirer le touriste.
C'est par une après midi de début d'été nuageuse que j'ai quitté la gare de cette ville qui compte aujourd'hui près de 480 000 habitants en direction du quartier de Bikan.
J'ai fait un petit détour par la (modeste) colline de Tsurugatayama avant de me plonger au coeur d'un sujet, j'aime bien m'imprégner de ses alentours, si possible en avoir une vue d'ensemble.
Le joli temple Kanyuji et le sanctuaire Achi offrent un panorama sur la ville et le quartier préservé.
Ce quartier s'étend de part et d'autre d'un charmant canal coulant entre des quais plantés de saules pleureurs, de cerisiers et bordé d'anciens entrepôts reconvertis en musées, restaurants et boutiques.
Charmant, mais on est très loin des splendeurs de la Cité des Doges...
On s'y promène comme dans un véritable musée de l'ère Edo à ciel ouvert, des barques sur lesquelles avaient pris place des passagers obligatoirement coiffés de chapeaux de paille glissant lentement sur les eaux calmes.
Les bateliers suivent le trajet que prenaient jadis des embarcations qui transportaient le riz durant cette époque prospère durant laquelle la ville fut directement administrée par les services des Shoguns Tokugawa.
J'ai pu constater que tous les pigeons ne s'étaient pas laissés embarquer...
De nos jours, le riz produit dans la région n'a plus besoin de ces entrepôts mais les bâtiments bien conservés et restaurés avec soin permettent d'imaginer le cadre de vie de cette époque, si on parvient à faire abstraction de tous les magasins de souvenirs stéréotypés, bien entendu.
A certains carrefours, on peut remarquer des traces montrant que les gros blocs de pierre placés pour protéger les angles des habitations ont bien fait leur travail.
Si on s'éloigne un peu de l'animation en bordure du canal, des ruelles adjacentes beaucoup plus calmes permettent mieux d'apprécier l’architecture médiévale.
Si vous avez bien regardé ces photos, vous avez certainement remarqué qu'il manque quelque chose par rapport à la grande majorité des villes japonaises...
Il n'y a en effet ni poteaux ni de fils électriques dans ce quartier, la municipalité ayant décidé de les faire enterrer il y a quelques années afin de redonner aux rues une ambiance médiévale plus réaliste et de permettre de bien apprécier l'architecture des bâtiments.
Le musée Ohara, étonnante réplique du Parthénon, serait le plus ancien musée d'art européen du Japon. Il permet d'admirer quelques toiles de Matisse, Monet, El Greco ou Picasso ainsi que des bustes de Rodin.
Momotaro est certainement le personnage folklorique le plus connu de la préfecture de Okayama. Ce petit garçon envoyé des dieux, arrivé sur terre dans une pêche, un peu paresseux mais doté d'une force surhumaine, vaincra toutes sortes de démons et d'ogres accompagné d'un chien, d'un singe et d'un faisan. Un petit musée lui est consacré dans le quartier.
Lors d'une récente reconversion industrielle, la région de Kojima, proche de Kurashiki est devenue le principal centre de production de blue jeans du Japon. Un fabricant artisanal local commercialise ici ses produits sous le nom de Momotaro.
Le musée du jouet est situé dans un magasin dans lequel j'ai surpris cet orchestre de chats musiciens qui m'a fait penser au film "Neko no ogaeshi" des studios Ghibli...
Je me suis adressé à la caisse du magasin pour demander à faire la visite et c'est tout seul que j'ai pu parcourir avec émerveillement cet endroit extraordinaire qui recèle de milliers de pièces de tous styles et datant de toutes les époques.
Une véritable caverne d'Ali-Baba répartie dans plusieurs petits bâtiment situés à l'arrière de la boutique.
Je me suis ensuite baladé dans une ancienne fabrique de textile située dans le parc Ivy Square.
Derrière les murs de vieilles briques recouverts de vigne vierge se trouvent aujourd’hui un musée des textiles, des expositions artisanales ainsi qu'un luxueux hôtel... dans lequel je n'ai pas dormi.
J'ai ensuite flâné au hasard, n'hésitant pas à franchir les portes qui ne sont ouvertes que pour nous permettre d'admirer leurs trésors cachés...
Je suis revenu à la nuit tombée pour refaire une partie du parcours. Il n'y avait pratiquement personne.
« C'est beau, une ville la nuit... »
A bientôt!
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