HÔZAN-JI; la prière et l'encens.
Hôzan-ji fait partie des temples dans lesquels on ne va pas par hasard...
Pour se rendre dans ce lieu, il faut être initié à la spiritualité pour aller y prier ou avoir eu la curiosité titillée par une photo ou une de ces bonnes lectures qui décortiquent avec passion les lieux les plus reculés.
Nous sommes à Ikoma, une petite ville de moins de 20 000 habitants située au pied de la montagne sacrée éponyme, à l'Est de Osaka, dans la préfecture de Nara. Pour s'y rendre, on emprunte la Kintetsu Nara line.
A la sortie de la gare, deux options:
Monter quelques centaines de marches... et même beaucoup plus.
Prendre le funiculaire à Torimae station.
Autant vous l'avouer tout de suite, en ce qui me concerne, les marches seront pour le retour.
J'adore le graphisme et le look de certains moyens de transport japonais... mais il faut savoir qu'au delà de notre arrêt se trouve un parc d'attractions surtout fréquenté par les enfants.
Le funiculaire m'a bien aidé, mais je n'échappe quand même pas aux dernières centaines de marches ...
Plus on enchaîne les volées de marches et plus les lanternes se resserrent... jusqu'au gigantesque torii qui coiffe le chemin, orné d'un monumental shimenawa suspendu sous la traverse inférieure.
Une fois franchie la première porte... il faudra encore gravir d'autres volées de marches...
On franchit enfin une dernière porte qui donne sur l'esplanade principale du temple... et là, on est vraiment scotché!
Comment une telle profusion d'architectures différentes ont-elles pu se concentrer en un seul lieu...
Mais ce qui marque le plus le souvenir, l'âme et les narines, c'est certainement l'odeur de l'encens que les fidèles brûlent par poignées, les fumées palpables embaumant l'air d'une odeur lancinante que l'on peut déjà sentir de l'allée des lanternes menant au temple.
J'ai tout de suite remarqué qu'il n'y a pas de touristes en ce lieu. Juste des gens venus pour prier. J'étais le seul à prendre des photos mais tout le monde me saluait avec de larges sourires.
Ce curieux graphisme de deux radis entrecroisés comme des sabres d'un drapeau pirate sont l'effigie du temple, on les retrouve gravés un peu partout.
C'est en prenant de la hauteur en direction de la pagode que l'on se rend compte de la grandeur du site.
Au passage, on jette un coup d'oeil dans un petit temple...
la vue sur les toitures est extraordinaire.
D'autres temples sont bâtis sur des terrasses, comme accrochés à la montagne. On y trouve toujours la même ferveur et dévotion des fidèles venus pour prier.
A l'arrière de ce temple, un petit chemin mène à des grottes dans laquelle sont nichés de petits temples ainsi qu'une statue de Mirokusama qui serait à l'origine de ce site.
Ce site est connu depuis l'origine du bouddhisme au Japon comme un des hauts lieux d'entraînement des moines qui s'infligeaient les pires conditions de vie pour atteindre la purification extrême. On raconte même que Kukai, le célèbre moine créateur du site de Koyasan serait venu longuement s'entraîner à l'ascèse dans cette montagne.
Mais je manque un peu de conviction pour suivre son exemple et je vais me contenter de poursuivre la visite en empruntant une allée bordée de nombreuses statues...
Jizô, le protecteur des enfants est toujours copieusement fleuri...
On atteint enfin le niveau de la pagode de deux étages que l'on apercevait du bas du site...
Donc, si on voyait le haut d'en bas, on peut aussi voir le bas d'en haut...
Continuons l'exploration par ce chemin bordé lui aussi de statues tour à tour étranges, touchantes ou terrifiantes... il doit bien mener quelque part!
Celle ci a mis ses plus beaux bijoux...
J'aurais pu toutes les photographier, chacune ayant un "visage" particulier et des expressions différentes.
Le chemin est bordé de petits temples.
Encore un effort et on arrive au sommet... enfin, je l'espère!
L'humidité presque palpable laisse la mousse proliférer, donnant à certaines statues des regards étranges...
En fait, celle là a effectivement un regard bizarre!
Le sommet, enfin!
Le dernier terre plein est bâti d'un dernier temple...
Je vais faire le tour de ce temple, on ne sait jamais...
Peut-être qu'au delà de ce torii copieusement garni de pierres je trouverai quelque chose?
Je ne suis plus à quelques marches près...
Ce n'était pas le plus bel édifice ni le plus richement décoré, mais la vue sur la ville méritait le déplacement.
Au deuxième plan, on peut voir ville de Neyagawa et la vallée de Yodogawa, la rivière qui arrose Osaka et dont un de ses affluents, Ujigawa prend sa source dans le lac Biwa, à l'Est de Kyoto.
Si le site de Hôzan-ji est ancien et connu depuis le 7 ème siècle, le temple est relativement récent car il n'a été construit qu'en 1700 par Tankaï, un moine pratiquant de sévères ascèses dont une de 1000 jours dans cette région en ne mangeant que des fruits et des racines trouvées dans la montagne.
Sa réputation de guérisseur étant parvenue jusqu'à l'Empereur Higashiyama et le Shogun Tokugawa Lenobu, des dons affluèrent de tout le Japon, ce qui lui permit d'agrandir considérablement Hôzan-ji.
Près du sommet se trouve un petit sanctuaire ou il repose en paix.
Si on a la curiosité et que l'on n'est pas trop épuisé par toutes les marches, on peut prendre un petit sentier de terre battue qui monte encore plus dans la montagne. On y trouvera un dernier endroit spirituel ou les moines viennent encore prier de nos jours.
Une pierre noire gravée au pied de laquelle brûlait de l'encens m'a indiqué le chemin du dernier point du site, le cimetière dans lequel reposent tous les anciens moines du temple.
Il ne me restait qu'à redescendre par le même chemin, prendre quelques dizaines d'autres photos avant de rejoindre le monde des hommes.
Un dernier regard en arrière et j'ai pu dévaler quelques centaines de marches (et même beaucoup plus) pour retourner à la gare.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 752 autres membres